Dans le royaume de France, les dragonnades ont conduit Ă l'abjuration de dizaines de milliers de protestants - © Nastasic PubliĂ© le 27 mai 2019 Mise Ă jour le 6/02 Par Louis Fraysse Le mot âdragonnadesâ incarne Ă lui seul lâhistoire de persĂ©cutions subies par les protestants du royaume de France. Le terme de dragonnades revoie aux annĂ©es prĂ©cĂ©dant la rĂ©vocation de lâĂ©dit de Nantes, actĂ©e en 1685. De 1679 Ă 1685, sous le rĂšgne de Louis XIV, une cascade de mesures cible les huguenots du royaume. Interdiction aux catholiques de se convertir au protestantisme 1680, interdiction aux catholiques de se marier avec des protestants 1680, exclusion des protestants des offices de notaire, procureur et huissier 1682, interdiction de sortir du royaume sans la permission du roi 1682, ou encore interdiction dâexercer les professions de libraire, imprimeur, mĂ©decin ou chirurgien 1685. Dans le BĂ©arn et surtout le Poitou, oĂč opĂšre lâintendant RenĂ© de Marillac, un pallier supplĂ©mentaire est franchi. Des opĂ©rations ciblĂ©es visent les protestants pour les faire abjurer leur foi et les convertir au catholicisme. Ce sont les dragonnades. Le terme de dragon » dĂ©signe un soldat combattant Ă pied, mais se dĂ©plaçant Ă cheval. Les rĂ©giments de dragons ont Ă©tĂ© créés en 1668 et se sont dĂ©jĂ illustrĂ©s en Bretagne pour mater la rĂ©volte antifiscale des bonnets rouges de 1675. Les dragonnades reposent sur un double principe lâintimidation physique et la contrainte financiĂšre. Les familles protestantes visĂ©es sont contraintes de loger chez elles les soldats jusquâĂ ce quâelles abjurent. Une fois lâobjectif atteint, ils logent dans la maison voisine. Piller et dĂ©truire Les dragons, bien souvent, nâhĂ©sitent pas Ă piller et Ă dĂ©truire. Les protestants qui acceptent de se convertir sont dispensĂ©s de loger des dragons pendant deux ans. Dans le Poitou et le BĂ©arn, les dragonnades ont des effets tangibles, mĂȘme si les rĂ©actions protestantes sont de diverse nature certains prennent la fuite quand dâautres tentent dâadresser des plaintes au roi. Mais acculĂ©s, harcelĂ©s, des dizaines de milliers abjurent. Les dragonnades continuent aprĂšs lâĂ©dit de Fontainebleau qui rĂ©voque lâĂ©dit de Nantes ; elles sâĂ©tendent alors aux provinces du nord de la France. Inscrit au fer rouge, le souvenir des dragonnades restera longtemps un traumatisme pour les protestants du Royaume. Encore aujourdâhui, le terme mĂȘme de dragonnade charrie lâimaginaire de la lĂ©gende noire » des huguenots, comme le rĂ©sume lâhistorien Patrick Cabanel dans son Histoire des protestants en France Sâil est un mot pour dĂ©crire Ă lui seul la tragĂ©die française du protestantisme, comme pogrom dans le russe antisĂ©mite, câest bien celui-lĂ . » Sources Les protestants dans la France moderne Didier Boisson et Hugues Daussy, Belin, 2006. Histoire des protestants en France Patrick Cabanel, Fayard, 2012. Pour une lecture en mode zen, tĂ©lĂ©chargez gratuitement lâapplication RĂ©forme Abonnez-vous Ă RĂ©forme Ă partir de 5 âŹ/mois magazine hebdomadaireQuelrapport les afro-descendants nĂ©s en Europe entretiennent-ils avec leur double culture et lâAfrique ? April 26, 2021 April 28, 2021 by Audrey Abaca. En juin 2020, jâai rĂ©alisĂ© le Du Royal-Cravate » de Louis XIV aux RĂ©giments Croates de NapolĂ©on Allocutions prononcĂ©es Ă lâoccasion de lâinauguration, le 28 octobre 1956, de la plaque aux rĂ©giments croates, publiĂ©es dans la revue dâhistoire militaire Carnet de la Sabretache » n°416, juin 1957. Pour honorer la mĂ©moire des Croates ayant combattu avec les armĂ©es françaises, le ComitĂ© des Travailleurs croates a fait apposer sur les murs de notre HĂŽtel une plaque qui va, dĂ©sormais, rappeler Ă tous la fidĂšle et lourde part que nos amis croates ont prise Ă notre histoire militaire. Allocution de M. Mirko METER Vice-PrĂ©sident du ComitĂ© des Travailleurs croates en France LâHĂŽtel des Invalides est, pour tous les Français, nous le savons, le mĂ©morial permanent de la gloire militaire de leur patrie. Quâil soit permis Ă des travailleurs croates dây apporter, avec cette plaque commĂ©morative, Ă la fois lâhommage de leur administration pour les soldats croates et français qui, sous le mĂȘme drapeau, ont combattu pour la lente et difficile crĂ©ation dâune Europe viable et humaine, et aussi lâhommage de leur affection pour la France, affection qui sâĂ©panouit dans leur cĆur et dans leur cerveau, en reconnaissance de lâasile fraternel que leur a offert la RĂ©publique, fidĂšle gardienne de ses traditions dâhospitalitĂ©. Ă la mĂ©moire des rĂ©giments croates qui sous le drapeau français ont partagĂ© la gloire de lâarmĂ©e française » HĂŽtel des Invalides - Cour dâhonneur Nous sommes ici dans le Temple de Patrie. Par une association dâidĂ©es inĂ©luctable, nous pensons Ă notre propre patrie. Elle est fort ancienne, notre patrie, pour laquelle nous professons tous un amour qui dĂ©fie les souffrances morales et physiques. DĂšs le IIe siĂšcle aprĂšs JĂ©sus-Christ, sur la mer dâAzov, Ă lâembouchure du Don, sur le sol de lâantique colonie grecque de TanaĂŻs, le mot croate » figure sur les tombes. Sous empereur HĂ©raclius, qui rĂ©gna de 610 Ă 641, notre peuple Ă©tait dĂ©jĂ fixĂ© sur le territoire compris entre la Drave et le littoral adriatique. Ce nâest pas le lieu, ici, de faire un cours dâhistoire de Croatie. Mais il est nous cependant permis de rappeler combien est restĂ©e vivace, au cours des siĂšcles, la volontĂ© dâindĂ©pendance politique, depuis quâelle fut la pensĂ©e dominante dâun Viseslav, premier prince croate dont lâhistoire connaĂźt le nom, qui vivait en lâan 800, jusquâau premier roi croate Tomislav en 925. Tous les croates savent que, lorsque Tomislav ceignit la couronne royale avec lâapprobation de la DiĂšte nationale et celle du Pape Jean X, la Croatie constituait une unitĂ© nationale certaine et un Ătat fort. Cet Ătat Ă©tait fort sur terre et sur mer. PorphyrogĂ©nĂšte nous assure quâil disposait dâune armĂ©e de cent mille fantassins et de soixante mille cavaliers. Sa population Ă©tait alors de deux millions dâhabitants, ce qui en faisait un Ătat plus grand et plus important que lâAngleterre dâalors. Son importance militaire et Ă©conomique Ă©tait attestĂ© par sa flotte. La Croatie possĂ©dait 180 navires alors que Venise en avait juste 200. Il nâest pas en Croatie un enfant, mĂȘme des rĂ©gions les plus reculĂ©es, qui ne sache quel grand roi fut Zvonimir, Ă©lu au pouvoir suprĂȘme en 1076. Avec la protection du Pape GrĂ©goire VII, le roi Zvonimir assura la paix en Croatie, ce que lui permit de la doter de la prospĂ©ritĂ©, qui est attestĂ©e par les vielles chroniques et dont on trouve encore le souvenir dans certains chants populaires. Un fait capital domine lâhistoire de Croatie. Lorsque, aprĂšs la mort tragique du roi Zvonimir, Ladislas, roi de Hongrie, intervint militairement dans les affaires croates, le peuple croate rĂ©sista vingt ans par les armes. Le peuple croate ne sait pas ĂȘtre un vaincu. Il ne courbe pas la tĂȘte. Il ne sait pas accepter les dominations imposĂ©es. Le successeur de Ladislas, Koloman, roi de Hongrie, ne put adjoindre la Croatie Ă la Hongrie comme terre de conquĂȘte. Les reprĂ©sentants des douze tribus croates lâĂ©lirent roi de Croatie. Koloman se trouva ainsi ĂȘtre Ă la fois roi de Hongrie et roi de Croatie. CâĂ©tait lĂ une union personnelle de deux couronnes. Cette union, dont la forme devait varier plusieurs fois, durera plus de huit cents ans. Le fait capital pour lâhistoire de Croatie est celui-ci lâindividualitĂ© de lâĂtat croate Ă©tait reconnue ; il Ă©tait constatĂ© que le peuple croate formait une nation politique. Il rĂ©sulte de ce rapide et trĂšs sommaire aperçu de nos faits nationaux que, depuis les temps trĂšs reculĂ©s, nous constituons une individualitĂ© nationale quâil nâest au pouvoir de personne de supprimer. Certes, au cours des siĂšcles, la vie historique du peuple croate a Ă©tĂ© mouvementĂ©e, parfois trĂšs dure. Elle lâa Ă©tĂ© dâautant plus que la Croatie a Ă©tĂ© le premier bastion de dĂ©fense europĂ©enne. Sur ce bastion les Croates se sont maintenus avec courage et prudence, prompts Ă se sacrifier. Ils ont ainsi donnĂ© la preuve dâune rare conscience du sentiment europĂ©en. Jamais le peuple croate nâa abdiquĂ© son particularisme, hĂ©ritage de son passĂ© glorieux et base de sa vie politique. Un exemple typique sâen trouve dans lâattitude des Croates de Bosnie pendant leur soumission Ă lâautoritĂ© ottomane. Ces Croates islamisĂ©s nâont jamais parlĂ© la langue turque, employĂ©e dans lâadministration, ni la langue arabe, qui Ă©tait celle de la religion. Bien mieux ils ont imposĂ© leur propre langue Ă lâoccupant turc. Au XVIe siĂšcle, câest la langue croate qui Ă©tait usuellement employĂ©e Ă la Cour du Sultan et dans la diplomatie ottomane. Le cours des Ă©vĂ©nements europĂ©ens avait fragmentĂ© les pays croates. Les rĂ©volutions politiques et leurs consĂ©quences diplomatiques, sociales, furent, au XIXe siĂšcle, un stimulant pour la rĂ©surrection nationale croate. Vitezovic enseignait que la nation croate ne pouvait vivre que par la rĂ©union de tous les pays croates en un seul corps ? Cette idĂ©e pĂ©nĂ©tra dans les cĆurs croates. Elle prit en eux un aspect religieux. Câest dans cette religion patriotique que prit naissance le rĂ©veil national du peuple croate. Ce sens du patriotisme, cet effort permanent vers lâunitĂ© nationale, ces aspirations vers la libertĂ©, cette haine de lâoppression, ce dĂ©sir de vivre en paix avec ses voisins ne pouvaient que faciliter la sympathie mutuelle de deux peuples ayant les mĂȘmes passions et le mĂȘme idĂ©al, le peuple français et le peuple croate. Si nous y ajoutons le goĂ»t pour le mĂ©tier des armes, nous comprenons immĂ©diatement comment ces deux peuples ont pu inscrire en commun dans leur histoire des pages de grandeur militaire. Ce sont des cavaliers croates qui, sous le roi Louis XV, sont venus renforcer la cavalerie française. Un des rĂ©giments de cavalerie les plus estimĂ©s en France portait le nom de Royal-Croate ». Pendant la guerre de 1870, la formation Ă laquelle il avait donnĂ© naissance, le premier rĂ©giment de cuirassiers, se couvrit de gloire Ă la bataille de Rezonville. Chacun connaĂźt la prĂ©sence des troupes croates sous les drapeaux de NapolĂ©on 1er. En des temps beaucoup plus proches de nous, ces annĂ©es derniĂšres, des soldats croates, engagĂ©s dans lâarmĂ©e française, dans la cĂ©lĂšbre LĂ©gion ĂtrangĂšre, sont tombĂ©s pour la France Ă Madagascar, en Indochine. Il en est encore qui servent la France, sous son drapeau, en Afrique du Nord. Les uns et les autres, les cavaliers de Louis XV, les soldats de NapolĂ©on 1er, les engagĂ©s volontaires de la RĂ©publique, nous les englobons dans la mĂȘme affection. Et la plus noble, la plus vraie des expressions de cette affectation, ne peut ĂȘtre que ce cri, qui jaillit de nos consciences, de notre affectation, de notre reconnaissance Vive la France ! * Allocution de Monsieur le GĂ©nĂ©ral dâArmĂ©e ZELLER Gouverneur Militaire de Paris Messieurs, Câest avec une gratitude profonde que nous acceptons cette plaque de marbre destinĂ©e Ă perpĂ©tuer la mĂ©moire des soldats croates qui, Ă de nombreuses pĂ©riodes de notre histoire, ont mĂ©langĂ© leur sang Ă celui des soldats français, ont partagĂ© leurs souffrances et leur gloire. Votre geste, dans sa magnifique simplicitĂ©, nous touche trĂšs vivement il frappe par son dĂ©sintĂ©ressement, par tout ce quâil comporte chez vous de qualitĂ© de cĆur, de noble fiertĂ©, dâamitiĂ© et dâamour pour notre pays. Il ressuscite le souvenir du RĂ©giment Royal Croate de Louis XV, ancĂȘtre de notre Ier RĂ©giment de Cuirassiers, des fantassins et des hussards croates de la Grande ArmĂ©e, des nombreux soldats qui, Ă travers lâhistoire et jusquâĂ nos jours, sont venus de votre pays, isolĂ©ment ou par groupes, pour servir dans les rangs de notre ArmĂ©e. Et comment ne pas Ă©voquer spĂ©cialement ici - Ă quelques dizaines de mĂštre du Tombeau du Grand Empereur, Ă quelques pas de sa statue - ces trois RĂ©giments Croates qui participĂšrent si glorieusement aux derniĂšres campagnes du Ier Empire - Ă Ostrovno, le 25 juillet 1812, oĂč le 1er RĂ©giment reçoit le baptĂȘme du feu et est citĂ© au Bulletin de la Grande ArmĂ©e ; - Ă Polotsk oĂč le 3e RĂ©giment se distingue particuliĂšrement ; - Ă la Moskova, en septembre, oĂč le 1er RĂ©giment se forme encore en carrĂ© et repousse Ă plusieurs reprises les charges de la Cavalerie Russe â ce qui lui vaut dâentrer le 15 septembre Ă Moscou ; - Ă la BĂ©rĂ©zina oĂč, aprĂšs la dure retraite, se retrouvent les dĂ©bris des 1er et 3e RĂ©giments ; - en 1813, oĂč les 1er et 3e RĂ©giments combattent en maints endroits ; - au siĂšge de Magdebourg enfin, oĂč le 2e Bataillon du 1er RĂ©giment rĂ©siste avec la garnison jusquâau 23 mai 1814, deux mois aprĂšs la capitulation de Paris. Et comment ne pas citer le brave Colonel Slivaric, nommĂ© GĂ©nĂ©ral par lâEmpereur en fĂ©vrier 1813 et qui, restĂ© Ă la tĂȘte de son RĂ©giment, malgrĂ© des fatigues extrĂȘmes, Ă©tait hautement apprĂ©ciĂ© par ses chefs ? Et comment ne pas donner les pertes en officiers de ces trois RĂ©giments, les seules qui nous soient parvenues et qui nous donnent une idĂ©e de celles de ces vaillantes troupes - 18 officiers tuĂ©s, 75 blessĂ©s, sur un effectif de 130 environ ; - 29 LĂ©gions dâHonneur attribuĂ©es. Vous ĂȘtes, Messieurs, les descendants, les hĂ©ritiers de ces soldats dâautrefois, comme vous ĂȘtes les fils, les frĂšres, les compagnons de ceux dâhier et dâaujourdâhui. Dans ce magnifique HĂŽtel des Invalides, devenu le temple de la Gloire militaire, le geste pieux de lâUnion des Travailleurs croates mĂ©ritait dâĂȘtre soulignĂ©. Vous Ă©tiez dĂ©jĂ prĂ©sents ici, par la pensĂ©e, par lâatmosphĂšre qui rĂšgne en ces lieux. Mais vous avez matĂ©rialisĂ© cela par lâapposition de cette plaque. Plus que jamais, maintenant, Messieurs, vous ĂȘtes ici chez vous. Cest le plus beau des rĂ©giments de France RĂ©giment de Turenne et de Marceau Qui de tous temps redonna l'espĂ©rance Et fit honneur Ă son glorieux drapeau On ne relĂšve pas Picardie FiĂšre devise du rĂ©giment Tu reflĂštes l'ardeur et la vie De ceux qui sont morts en chantant : Aujourd'hui la patrie nous appelle Aujourd'hui la victoire nous attend Soldats français sachons vaincre Publication de lâAssociation vosgienne des anciens combattants de lâarmĂ©e dâOrient mars 1929 [Gallica] La semaine derniĂšre, Jean-Marc Todeschini, secrĂ©taire dâĂtat chargĂ© des Anciens Combattants et de la mĂ©moire auprĂšs du ministĂšre de la DĂ©fense, sâest rendu en GrĂšce, en MacĂ©doine, en Serbie et en Roumanie, pour commĂ©morer le centenaire du dĂ©but des opĂ©rations militaires sur le front dâOrient. On peut suivre ce voyage mĂ©moriel et commĂ©moratif sur le carnet de voyage de StĂ©phanie Trouillard, journaliste Ă France24. A cette occasion, nous nous sommes intĂ©ressĂ©s aux sources permettant de partir sur les traces des poilus dâOrient. Environ 80 000 hommes ont dĂ©barquĂ© aux Dardanelles en 1915 et 400 000 autres ont combattu dans les Balkans de 1915 Ă 1920. A premiĂšre vue, la recherche dâinformations paraĂźt compliquĂ©e. Peu dâĂ©tudes et de monographies ont Ă©tĂ© consacrĂ©es Ă ce front par les historiens. De plus, lâĂ©loignement des champs de bataille et des lieux de mĂ©moire, lâĂ©parpillement des sources en France, lâabsence dâarchives en MacĂ©doine ce qui ne semble pas ĂȘtre le cas en Bulgarie et la barriĂšre de la langue quand les recherches se dĂ©placent dans les Balkans compliquent plus encore les recherches. Pourtant, comme nous lâavons dĂ©jĂ montrĂ© en prĂ©sentant notamment les travaux menĂ©s par un professeur et ses Ă©lĂšves en MacĂ©doine en 2012 et en 2014, il est possible de trouver des informations au sujet de ces combattants. Rechercher un soldat Il nâexiste pas dâarchives individuelles propres aux 500 000 soldats et aux milliers de marins de lâarmĂ©e française qui ont sĂ©journĂ© en Turquie, dans les Balkans, en Hongrie ou encore en Russie mĂ©ridionale de 1915 Ă 1923. Ils proviennent majoritairement de mĂ©tropole, mais 18% sont des soldats maghrĂ©bins ou sĂ©nĂ©galais proportion plus importante que sur le front de lâouest. Il faut donc se reporter aux sources habituelles, en particulier aux registres matricules Tour de France des matricules ou au Fichier national des morts pour la France MĂ©moire des hommes. En raison des conditions de vie prĂ©caires hygiĂšne dĂ©plorable, eau polluĂ©e, climat rude, marĂ©cages, prĂšs de 284 000 soldats ont Ă©tĂ© malades parmi lesquels 90 000 ont Ă©tĂ© atteints de maladies contagieuses. Le typhus, la dysenterie mais surtout le paludisme ont fait des ravages. On comptabilise aussi 44 500 soldats blessĂ©s au combat. Pour cette raison, il peut ĂȘtre utile de consulter les archives du Service des archives mĂ©dicales et hospitaliĂšres des armĂ©es Ă Limoges ainsi que les archives mĂ©dicales de la marine, dans la sĂ©rie F des archives des ports. Enfin, lâAssociation nationale pour le souvenir des Dardanelles et du front dâOrient est incontournable. Elle propose notamment une aide Ă la recherche. Elle possĂšde aussi des collections importantes composĂ©es dâobjets, de documents dâĂ©poque et de tĂ©moignages dâanciens soldats du front dâOrient Ă voir aussi la page Facebook de lâassociation. Retracer un parcours Vous nâĂ©chapperez pas Ă un petit paragraphe dâhistoire des unitĂ©s⊠Le Corps expĂ©ditionnaire dâOrient CEO est créé en fĂ©vrier 1915. Il participe aux combats de Gallipoli et des Dardanelles. En octobre 1915, il devient Corps expĂ©ditionnaire des Dardanelles CED jusquâĂ sa dissolution en janvier 1916. LâarmĂ©e dâOrient AO est créée Ă Salonique en octobre 1915. Dans un premier temps, sa mission est de soutenir lâarmĂ©e serbe, menacĂ©e dâanĂ©antissement. Progressivement, elle est renforcĂ©e par des contingents Ă©trangers anglais, italiens, grecs, russes et serbes. En aoĂ»t 1916, lâarmĂ©e française dâOrient AFO est créée au sein du commandement des armĂ©es alliĂ©es en Orient jusquâen septembre 1920. Ces troupes combattent sur le front des Balkans. AprĂšs les offensives victorieuses de septembre 1918 dans les Balkans, lâarmĂ©e française dâOrient donne naissance Ă trois groupements lâarmĂ©e de Hongrie mars-septembre 1919, chargĂ©e de faire respecter lâarmistice et de veiller aux respects des nouvelles frontiĂšres ; lâarmĂ©e du Danube octobre 1918-janvier 1920, installĂ©e en Roumanie et en Russie mĂ©ridionale pour soutenir les Russes blancs ; le corps dâoccupation français de Constantinople novembre 1920-octobre 1923, chargĂ© de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts français pendant la guerre grĂ©co-turque. Que peut-on trouver au Service historique de la DĂ©fense Ă Vincennes ? Les archives des unitĂ©s les journaux des marches et opĂ©rations des unitĂ©s engagĂ©es en Orient de la sous-sĂ©rie 26 N et celles des grandes unitĂ©s dâOrient et du commandement des armĂ©es alliĂ©es dâOrient voir Inventaire sommaire des archives de la guerre 1914-1918 de Jean Nicot et Philippe Schillinger sous-sĂ©rie 20N, page 443 et suivantes contiennent notamment des ordres de bataille français et alliĂ©s, des situations journaliĂšres, des Ă©tats des pertes, des correspondances, etc. Voir Archives de la Grande Guerre. Guide des sources conservĂ©es par le Service historique de la DĂ©fense relatives Ă la PremiĂšre Guerre mondiale, Vincennes, Service historique de la DĂ©fense, 2014, p. 281-283. Identifier un lieu TrĂšs souvent, les recherches buttent sur les noms des lieux difficiles Ă identifier. Ils sont souvent mal orthographiĂ©s ou traduits du turc au serbe puis au grec contemporain ou au macĂ©donien. On peut utiliser Google maps ainsi que ces anciennes cartes austro-hongroises. Rechercher une sĂ©pulture Environ 70 000 soldats français sont tombĂ©s dans les Balkans. De 1921 Ă 1923, la France a regroupĂ© les corps de ces hommes dans plusieurs nĂ©cropoles Albanie Korça, 640 corps ; Bulgarie Sofia, 789 corps ; GrĂšce AthĂšnes, 53 corps Ă Kalamaki ; Corfou, 209 corps Ă Gastouri ; Thessalonique, corps Ă Zeitenlick ; MacĂ©doine Bitola, corps et deux ossuaires contenant corps chacun ; Skopje, 960 corps et deux ossuaires contenant corps chacun ; Roumanie Bucarest, 128 corps ; Slobozia, 313 corps ; Serbie Belgrade, 396 corps ; Turquie Istambul, 251 corps Ă Feriköy ; Seddul-Bahr, 2 235 corps identifiĂ©s et 12 000 corps dans un ossuaire. Des carrĂ©s militaires plus modestes sont aussi dissĂ©minĂ©s dans ces pays voir les relevĂ©s du site internet MemorialGenWeb Albanie, Bulgarie, Chypre, GrĂšce, MacĂ©doine, Roumanie, Serbie, Turquie. Enfin, les consulats et ambassades ont mis en ligne des listes de soldats inhumĂ©s dans les nĂ©cropoles de ZeĂŻtenlick, de Belgrade, de Skopje et des cimetiĂšres et carrĂ©s militaires en Roumanie. Attention, les noms sont souvent mal orthographiĂ©s sur les tombes. Il est donc nĂ©cessaire de faire des recoupements et parfois des dĂ©ductions.
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Unitésde la Légion. 1er R.E. (Régiment étranger), créé en 1831, implanté à Sidi-bel-AbbÚs (Algérie), rapatrié en 1962 à Aubagne (Bouches-du-RhÎne), quartier Viénot. En qualité de doyen de tous les régiments de la Légion, c'est lui qui est dépositaire des traditions et a la charge de conserver les reliques. Il est composé de
CâĂ©tait en 1870, quelques jours aprĂšs la bataille de Sedan. Par toutes les routes de la Champagne, les Allemands marchaient sur Paris. Lâangoisse Ă©tait profonde parmi les populations de la vallĂ©e du Petit-Morin ; elles sâattendaient dâheure en heure Ă voir lâennemi apparaĂźtre sur le plateau de la Grande-ForĂȘt. Un matin, deux habitants dâOrly, qui venaient de BuissiĂšres, dâautres qui arrivaient de la Belle-IdĂ©e, dĂ©clarĂšrent avoir vu sur la grande route de Montmirail Ă La FertĂ©-sous-Jouarre, des rĂ©giments prussiens appartenant Ă toutes les armes, qui sâavançaient par rangs serrĂ©s. Le boucher de Hondevilliers, qui sâĂ©tait allĂ© chercher du bĂ©tail Ă la ferme de Salnove, au-dessus de Bassevelle, avait Ă©tĂ© contraint de sâarrĂȘter prĂšs le bois du Tartre, puis de couper Ă travers champs, pour rentrer chez lui, le chemin qui descend vers la vallĂ©e Ă©tant encombrĂ© par des escadrons de cavalerie et des batteries dââartillerie qui marchaient en direction de SablonniĂšres. Enfin des gens dignes de foi affirmaient que les troupes allemandes, montant sur le plateau de Rebais, avaient traversĂ©, dĂšs la veille, Verdelot, Villeneuve et Bellot . En effet, bientĂŽt on reconnaissait dans toutes les directions, des pas lourds des soldats foulant le sol, et un flot humain, formidable, se rĂ©pandait dans les campagnes, terrorisant les habitant qui, fidĂšles au foyer, nâavaient pas voulu fuir devant lâenvahisseur. Les jours se suivirent et les rĂ©giments succĂ©dĂšrent aux rĂ©giments, sans nombre et sans fin. Pendant ce temps Ă Chamlion, au Gravier, Ă BĂšcherelle et dans le fond de la vallĂ©e, depuis le moulin de la Forge jusquâĂ celui des Bruts, tout Ă©tait calme pas un seul ennemi nâavait Ă©tĂ© aperçu dans la rĂ©gion, et câest Ă peine si on entendait au loin des rumeurs inquiĂ©tantes. Un garde-moulin demeurant Ă BĂšcherelle, Leduc, dit Quatre-Pattes, ancien tambour aux bataillons dâAfrique, qui passait pour nâavoir peur de rien, sâefforçait de rassurer ses compatriotes. Les Prussiens nâoseront jamais venir dans notre petit coin, disait-il. Le pays est trĂšs accidentĂ© et les chemins sont dĂ©testables... Malheur Ă ceux qui sâaventureront par ici ! Cependant, une nuit, vers la mi-septembre, les cultivateurs de BĂšcherelle furent rĂ©veillĂ©s brusquement par une clameur Ă©trange. Une partie de pillards allemands venait de faire irruption dans le hameau, et pĂ©nĂ©trant dans les Ă©tables, sâĂ©tait emparĂ© du bĂ©tail. Tous les habitants, en un instant, furent debout et se trouvĂšrent rĂ©unis dans la rue, mais dĂ©jĂ les Allemands et leur butin avaient disparu vers les bois de la Fonderie. Leduc, comme si une idĂ©e soudaine venait de traverser son esprit, rentra chez lui, prit son tambour, rassembla les hommes valides et les harangua Lâennemi ne peut aller ni vite ni loin, dit-il gravement. Nous allons nous mettre Ă sa poursuite. Promettez-moi dâobĂ©ir, et je me charge de lui faire abandonner son butin. Jâai mon idĂ©e. Armez-vous dâun fusil ou dâune fourche, car on doit toujours prĂ©voir de mauvaises rencontres, et marchez derriĂšre moi en ayant confiance ! La petite troupe avec le vieux soldat Ă sa tĂȘte, descendit vers le moulin du Pont ; puis, tournant brusquement Ă droite, elle remonta le ru du Bois en de glissant sous les futaies. Subitement, Leduc sâarrĂȘta. Les pillards sont lĂ , dans le bois de la Fonderie. Ce que je prĂ©voyais vient dâarriver pour Ă©viter Orly, ils ont pris vers le nord un chemin sans issue et les voilĂ bloquĂ©s dans le fond du ravin. Hardi, vous autres, suivez le tambour, mais silence dans les rangs ! Leduc monta sur le plateau jusquâĂ la ferme du Petit-Villiers, escortĂ© de ses compagnons, puis, lorsquâil se fut bien assurĂ© de la position occupĂ©e par les pillards, sâenfonçant sous bois, tout seul, il descendit crĂąnement Ă leur rencontre en battant du tambour. Dâabord, les roulements furent sourds, lointains, comme perdus dans la campagne. En tapin qui connaĂźt sa caisse, lâancien soldat dâAfrique graduait ses effets, augmentait peu Ă peu la sonoritĂ© de ses batteries. Tout Ă coup, pris dâune rage folle, il se mit Ă frapper avec fureur, prĂ©cipitant le heurt de ses baguettes sur la peau dâĂąne qui rĂ©sonnait lourdement. Le bruit montait dans les airs, puis courait dans le ciel, tel un roulement de tonnerre. BientĂŽt dâautres tambours Ă©clatĂšrent, furieux, au fond du ravin, et ce fut alors dans la nuit noire un vacarme fantastique. On aurait cru que la terre tremblait. Brusquement, Leduc interrompit ses batteries. Se redressant de toute sa haute taille, il se mit Ă crier dâune voix vibrante Bataillon ! En avant ! A la baĂŻonnette ! Dâautres voix, sonores, rĂ©pĂ©tĂšrent Ă lâinfini des commandements, et Leduc, recommençant la danse vertigineuse des baguettes sur son tambour, battit, battit Ă©perdument la charge. Lorsque tout se tumulte eut cessĂ©, le vieux soldat se pencha vers le sol et Ă©couta longuement. Puis, en toute hĂąte, il gagna le plateau du Petit-Villiers, oĂč les bonnes gens de BĂšcherelle lâattendaient. Par ici les courageux, venez chercher vos bĂȘtes. Elles sont dans le bois, lĂ -bas, qui vous attendent. Quant aux pillards, ils ont pris la fuite, et pour cause ! La petite troupe suivit Leduc et tomba au milieu du troupeau abandonnĂ©, dans le ravin, oĂč chacun put reprendre son bien. Et maintenant, en route pour BĂšcherelle, reprit le tapin. Tout en marchant, je vais vous raconter ce combat extraordinaire, Ă seule fin que vous puissiez un jour le dĂ©crire aux descendants de vos descendants. Pour lors, quand jâai su que les pillards Ă©taient Ă©garĂ©s dans la Fonderie, je me suis dit Ă part moi câest bon, je les tiens. Leduc, mon garçon, bride les cordes de ta caisse, crache dans tes mains, roule tes baguettes et va bon train !... Il y a dans le ravin de la Fonderie un Ă©cho qui vaut dix rĂ©giments tu vas aller le rĂ©veiller, il tâaidera Ă remporter la victoire. Donc je suis descendu dans le ru, avec ma caisse et mes baguettes pour tout armement ; jâeus vite faite de reconnaĂźtre le terrain, et sans plus attendre je me suis mis Ă cogner comme un sourd sur mon instrument... Dix, vingt, cent tambours me rĂ©pondirent. CâĂ©tait lâĂ©cho qui mâenvoyait du renfort. Il nâen fallut pas davantage pour mettre lâennemi en dĂ©route. Les pillards, croyant se trouver en prĂ©sence dâune vĂ©ritable armĂ©e, abandonnĂšrent les bestiaux et disparurent sans demander leur reste. Et ce fut en pure perte que je mâĂ©gosillais Ă crier En avant ! LâĂ©cho rĂ©pĂ©ta mon commandement, mais il nây avait plus un seul Allemand dans le bois pour lâentendre... Et voilĂ ce fameux combat que moi, Leduc, dit Quatre-Pattes, ancien tambour aux bataillons dâAfrique, je viens de livrer, sans coup fĂ©rir ! Il en vaut bien un autre, vu quâil nâa tuĂ© ni blessĂ© personne... Sur ce, nous voici Ă BĂ©cherelle... Rompez les rangs... Câest bon, câest bon, pas de remerciements ! On a fait son devoir, et voilĂ tout... Rentrez les bĂȘtes dans les Ă©tables... fermez bien vos portes... et Ă chacun bonsoir !CavaleriedâAfrique C'est nous les descendants des rĂ©giments d'Afrique Les chasseurs les spahis les goumiers Gardiens et dĂ©fenseurs d'empires magnifiques Sous
Les trompettes d`AĂŻda MP3 8 RPIMa - Volontaires Les trompettes d'AĂŻda MP3 Troupes de Marine PubliĂ© par Riton PubliĂ©e le 01/02/2012 220000 Ce chant Ă la gloire des RĂ©giments de Cavalerie de la Coloniale et chantĂ© sur l'air de "la marche des trompettes" de Verdi, fut celui de l'armĂ©e d'Italie. Paroles et fichier mp3 C'est nous les descendants des rĂ©giments d'Afrique Les chasseurs, les spahis, les goumiers Gardiens et dĂ©fenseurs d'empires magnifiques Sous l'ardent soleil chevauchant sans rĂ©pit leurs fiers coursiers Toujours prĂȘts Ă servir A vaincre ou Ă mourir Nos coeurs se sont unis Pour la Patrie Trompettes au garde-Ă -vous sonnez, sonnez Ă l'Ă©tendard Et que fiĂšrement dans le ciel montent nos trois couleurs Le souffle de la France anime la fanfare Et met Ă chacun un peu d'air du pays au fond du coeur C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. La piste est difficile et toujours nous appelle Par les monts pelĂ©s de Taza, de Ksar' Souk, de Midelt L'Ă©lan de Bournazel vers le Tafilalet Sur les Ksours ralliĂ©s plantera fiĂšrement nos trois couleurs C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Ensemble nous referons gaiement flotter nos Ă©tendards Et suivrons partout hardiment l'Ă©clat des trois couleurs 29/09/2016 210037 - 1 Ensemble nous reprendrons demain le chemin du dĂ©part Et pour le pays serons prĂȘts Ă lutter sans nulle peur C'est notre volontĂ© De vaincre ou de lutter De consacrer nos vies A la Patrie. Soldats, toujours devant, toujours la tĂȘte haute Nous serons prĂ©sents sous la pluie, dans le vent, en avant ! L'ennemi nous trouvera le coeur plein de courage Et dans ce combat glorieux revivront nos hĂ©ros 29/09/2016 210037 - 2
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