Handball "Née dans le mauvais corps", l’ancienne brestoise Louise Sand arrête sa carrière Mercredi 09 janvier 2019 08:37 Handball. "Née dans le mauvais corps", l’ancienne brestoise Louise
Bonjour, Je vous avoue ne pas être tombée sur ce message par hasard. Je suis aussi un enfant issu de circonstances similaires. Je vais du coup faire une sorte de témoignage ici, désolée. En fait, mon père a toujours eu une relation malsaine avec ma mère. De même qu’il a toujours eu un problème psychologique. Cela n’a pas été évident à comprendre. Puisqu’il n’a jamais eu de suivi, on ne peut nommer exactement ce qu’il a mais il correspond au minimum en tout point à un pervers narcissique. Son père lui-même en était un, et la mère de mon grand-père en était une. Cependant il y a des éléments très très inquiétants chez mon père et des certitudes à propos de mon grand-père qui me laisse croire que mon père est issu d’une lignée » de sociopathe. Ma mère m’a élevée en me racontant que mon père ne voulait pas de moi. Elle était dépressive, au bord du suicide à cause de ses mauvais traitements, et a supplié mon père en pleurant de lui donner un second enfant. En espérant que cela lui remonte le moral. Il n’avait accepté que parce que les allocations familiales lui donneraient de l’argent. Elle m’avait raconté que la chose c’était faite sans sentiments ma mère pleurait et mon père lui faisait son travail » de manière impassible. Le pire était à venir quand j’ai finis par comprendre par moi-même, en voyant de mes yeux lorsque j’étais petite, que mon père forçait ma mère à avoir des relations ou faire des choses qu’elles ne voulaient pas. Au bout d’un moment, ma mère a fini par avouer que mon père l’avait violée à plusieurs reprises pendant des années. Notamment aussi dans les débuts, avant que je naisses. Il procédait en attendant qu’elle s’endorme, elle se réveillait soit pendant l’acte soit après en se demandant pourquoi elle avait mal ou autre. Il justifiait que c’était normal ou qu’elle avait bougé et du coup qu’elle était réveillée mais qu’elle n’en avait pas le souvenir. On ne peut établir le moment exact où une femme tombe enceinte… était-ce pendant ces rapports froids ? Ou bien quand mon père s’en était pris à ma mère ? Quand j’étais petite, aux alentours du début primaire, j’ai subi des attouchements. Cela m’est revenu des années plus tard. Je faisais des cauchemars et j’avais parfois des réactions anxieuses sans savoir l’expliquer. Quand j’étais proche physiquement de quelqu’un surtout de sexe masculin, quand je prenais ma douche nue; surtout une peur irraisonnée lorsque mes bras étaient à découverts, tendus. Ma plus grosse réaction anxieuse a eu lieu lorsque mon père une fois m’a prise sur ses genoux, qu’il se reposait sur moi et qu’il a dit J’adore ça ». C’était comme un coup de poignard, j’avais mal, je me sentais mal à l´aise, comme trop consciente de la partie inférieure de mon corps, ma tête tournait, je ressentais le besoin d’hurler, de griffer et m’enfuir le plus loin possible. J’ai un suivi psychiatrique pour trouble anxio-dépressif depuis que j’ai 11 ans. Après des années j’ai réussi à en parler à mon docteur. Je n’ai que le souvenir d’un grand homme au-dessus de moi qui me fait de l´ombre. Je pensais qu’il fallait que je sache de qui il s’agissait, mais mon médecin m’a dit qu’il ne fallait pas que je me force. Si j’ai oublié, si c’est si loin ancré dans mon subconscient c’est pour une raison. Mon père avait des attitudes incestueuses, malaisantes, avec ma sœur et moi. Il en avait avec sa propre mère. On soupçonnait qu’il avait lui-même subit des attouchements étant enfant. Et lorsque l’on a découvert qu’il était pervers narcissique, les livres disaient que les gens de ce type peuvent s’adonner à des viols incestueux. J’ai commencé à douter de mon père, j’en ai fais part à ma psychiatre. Elle m’a alors demandé ce que je ferais si je savais qui m’avait fait ça et la réponse c’est que j’aurais probablement perdu l’esprit et serait aller tuer le coupable. Dans ce cas, ce n’était rien de bon. Il fallait que j’arrête de chercher. J’ai vu ma mère mourir un peu plus chaque jour. Il y a des jours où elle semblait devenir folle… Je me suis toujours sentie responsable de ma mère. J’étais l’enfant d’un violeur, d’un mauvais mari, de son bourreau, et pourtant elle m’aimait. Quand je réfléchis à qui je suis, j’ai honte. Je me sens sale. Laide à l’intérieur. Pourtant elle arrivait à m’aimer. J’ai le sentiment qu’on ne m’a pas laissée le choix, qu’avant même que je puisse naître on m’a retirée ma liberté. J’ai passé toute ma vie à essayer de sauver ma famille, réparer ma mère. J’ai fini par réaliser que si cela importait autant pour moi c’est que j’espérais pouvoir tout effacer, qu’alors je pourrais vivre librement sans cette culpabilité qui me ronge. Je pense que c’est un sentiment commun à tous ceux qui souffrent on avait rêvé d’une autre vie. À l’heure actuelle mon père vit toujours avec nous. Il dort dans ma chambre. Ma mère pousse la commode contre la porte tous les soirs de peur qu’il rentre. Et lui considère que c’est normal. Il voyage à travers le monde. Les gens lui font des louanges sans savoir comme il nous maltraite tous physiquement et psychologiquement. Il essaie de ramener ma mère à lui. Je l’ai signalé aux Services Sociaux il y a 1 an mais sans suite parce que l’on n’avait pas de preuves… Désormais il me méprise et veut me jeter dehors. Il y a juste tellement, tellement de choses. J’ai parfois envie de me réveiller et que tout soit normal, réaliser que tout ça était juste un cauchemar. Mon père n’est pas ça, il ne nous a pas fait toutes ces choses, ma mère est heureuse, tout le monde va bien. Je peux avoir des rêves et les accomplir. Je peux avoir une relation amoureuse avec quelqu’un. Je peux vivre sans souffrir. Sans avoir constamment peur pour moi et ma famille. C’est difficile de lutter contre la dépression mais j’y arrive, je ne sais pas comment. Maintenant je n’ai plus d’idées suicidaires. J’ai décidé de partir de chez moi, d’accepter la défaite, d’accepter que j’ai le droit d’être heureuse. J’essaie de me convaincre que je n’y suis pour rien. Au bout d’un moment, on est juste blasée. Parfois j’en ris, souvent je suis fatiguée. À 20 ans on ne devrait pas être épuisé de la vie, elle commence à peine. Ce que je sens au fond, en mettant de côté la dépression et l’anxiété, c’est que mon père peut aller se faire foutre, lui et son père. Je ne veux pas de ce malheur. Je n’ai pas envie d’être une héroïne tragique, un martyr, sur lequel on s’apitoie. Quelqu’un pour lequel on n’éprouve que de la tristesse, et qui retiendra de la vie que ce n’était qu’un long chemin de souffrance. Je ne vais pas faire perdurer la longue tradition familiale ». On ne choisit pas ce qui nous arrive mais on choisit qui on est. Et je ne me contenterai pas d’être ça. Il est clair que je vais perdre ma mère, peut-être mon foyer. Il n’y aura pas d’intervention divine qui va me sauver d’avoir mal encore une fois. Toutes les choses ont un prix. Il faut peut-être tout perdre pour pouvoir recommencer. Cette fois-ci une vie que je me tracerais. Le commentaire commence hyper négativement et finit sur une note positive ahah Pour tous ceux qui tombent sur ce témoignage ci-dessus, et s’y reconnaissent, ne perdez pas espoir.
LeFleury Loiret Handball a annoncé lundi la fin de la carrière de son ailière gauche Louise Sand (26 ans), ancienne joueuse de Brest. La Suédoise considère être "née dans le mauvais corps

Je suis maman de trois merveilleux enfants. Début 2012, je suis tombée enceinte de mon 3e bébé. Mon cœur de mère, l’échographie et même la naissance me disaient que j’avais un garçon pour la 2e fois. Nous avions tous tort… Il y a eu des signes. Il y a quelques années, nous nous sommes posés des questions et avions ouvert une porte à l’éventualité où mon enfant me dise un jour qu’en fait il n’était pas un garçon. Puis, le temps a passé. Les signes se sont estompés jusqu’au jour où mon fils était dans la garde-robe à pleurer sa vie sans raison apparente. Peu après, il a fait une demande au Père Noël, en plein mois d’avril le souhait, que dis-je, le désir profond d’être transformé en fille. Naître dans le mauvais corps La dysphorie de genre se manifestait et ce, de façon très claire. L’enfant que j’ai porté et qui a toujours été d’un naturel joyeux, souriant et des plus agréables avait changé. Un profond malaise était maintenant présent. Mon fils, ou plutôt ma fille, prenait conscience qu’elle n’était pas née dans le bon corps, tout simplement et de façon complexe à la fois. Tout cela peut être compliqué pour nous, adultes rationnels, habitués à voir les choses sous un certain angle et soucieux de la réaction des autres face à cette nouvelle peu ordinaire. Cette fois, il fallait changer notre perspective, changer nos lunettes et nous soucier de ce qui compte réellement et qui vaut tout l’or du monde notre enfant et son bien-être. Crédit photo Pixabay Se métamorphoser tel un papillon Très rapidement, les vêtements hérités du grand frère ont pris le bord et tout a été changé. Bien que j’ai eu deux autres enfants, je n’ai jamais fait de garde-robe de A à Z, c’était une première. Celle-ci était à l’image de l’enfant papillon que j’avais le privilège de regarder sortir de son cocon et admirer prendre son envol avec ses si belles et fortes ailes colorée et éclatante. Ma fille s’est choisi spontanément un nouveau prénom, et étrangement ou naturellement, la symbolique de celui-ci est tout à fait représentative de mon enfant. Ma fille, cette vieille âme Ma fille est encore jeune, mais suffisamment vieille pour savoir qui elle est et on se rend vite compte que son âme doit bien avoir mille ans quand on l’écoute parler de la vie. Je suis très reconnaissante qu’elle se soit sentie suffisamment à l’aise et en confiance pour être en mesure de nommer sa différence et de pouvoir vivre sa vie de façon authentique. Je crois que c’est beaucoup plus facile ainsi, tôt dans son parcours sur cette planète, que tard. Pour elle, pour nous, pour tous. L’adaptation n’en a été que plus facile et douce, je crois. Elle dit qu’elle est venue ici pour aider les gens et sa mission est déjà entamée. Avec son jeune âge, elle a déjà ouvert des esprits et est très inspirante. Récemment, elle me parlait de maternité. Elle souhaiterait avoir des enfants. Comment, ça reste à voir. Ma fille désire porter la vie comme je l’ai fait. La science et la médecine font de grandes choses, on ne sait pas ce que la vie nous réserve et il y a plus d’une façon d’accéder à la maternité. Elle ferait une excellente maman. Peu importe la façon, je lui souhaite d’avoir un enfant aussi merveilleux que celui que j’ai la chance d’avoir. Vous avez aimé ce texte? Vous aimerez peut-être ceux-ci. Si ce n’est pas déjà fait, jeter un coup d’oeil à notre page Facebook. Révision Karine Perreault

Jai pleinement conscience d'être née dans un corps masculin et ce côté transidentitaire, je fais avec. Quand je vois mes photos, je vois une très jolie femme sans poitrine et ce n'est pas

Publié le 10/01/2019 à 1200, Mis à jour le 08/02/2019 à 1129 La joueuse de 26 ans, qui a déclaré être transgenre, a décidé d'arrêter sa carrière. Nantes, le 6 décembre 2018. LOIC VENANCE / AFP La joueuse internationale suédoise de 26 ans, qui évoluait jusqu'alors dans le club de Fleury, a annoncé ce lundi l'arrêt de sa carrière avant d'en dévoiler les raisons. C'est une annonce qui n'a pas vraiment surpris ses proches. Cela fait longtemps qu'ils l'appellent Loui plutôt que Louise. Ce lundi 7 janvier, l'ex-ailière gauche du club de Fleury Loiret, par ailleurs internationale suédoise, a annoncé tirer un trait sur sa carrière. Son ancien club a publié un bref communiqué expliquant leur séparation d'un commun accord après que la joueuse a demandé à "mettre un terme à son contrat de manière anticipée, pour raisons personnelles"."Une nouvelle vie sans handball"Louise Sand a ainsi précisé qu'elle avait "pris du plaisir à évoluer avec toutes les joueuses" mais souhaitait désormais "prendre soin [d'elle] et [se] concentrer sur une nouvelle vie sans handball". Quelques heures après l'annonce, elle a apporté des précisions dans un podcast de quelques minutes diffusé sur Spotify, précise France Bleu Orléans. La médaillée de bronze aux championnats d'Europe en 2014, qui a annoncé être transgenre, explique notamment avoir entamé un processus visant à faire reconnaître une dysphorie de genre, un sentiment d'inadéquation entre son sexe assigné à la naissance et son identité de vidéo, les dates clés du sport féminin"Pourquoi suis-je ainsi ?""Je suis née dans le mauvais corps, élude d'emblée l'ex joueuse. Les gens m'ont aimée et acceptée comme j'étais. Mais je suis lasse de porter la haine de moi-même à cause du malaise que je ressens au plus profond de mon corps." Loui Sand ne jouera donc plus au handball. Elle a raconté vouloir suivre un traitement hormonal sans préciser toutefois si elle comptait ou non se faire opérer. "Pourquoi suis-je ainsi ? Adoptée, à la peau noire, lesbienne et maintenant trans" se demande la jeune femme qui vit actuellement en couple avec l'internationale de football Emma Berglund, défenseure au PSG, précise Le Monde .Son geste a eu un retentissement certain en Suède où les principaux médias du pays se sont fait l'écho de ses propos. Des propos salués par ses pairs et nombre de personnalités suédoises dont la ministre des Sports, Annika Strandhäll, qui a honoré "son courage", et "l'importance de ce coming out". Sur sa page Facebook, l'équipe nationale de handball a elle rendu hommage à l'athlète. "Tu nous manqueras, Loui, est-il écrit. Nous te souhaitons le meilleur pour ton prochain match, plus important encore que tous ceux joués sur des terrains de hand." À lire aussi Dark Web, réseaux cryptés et ransomwares plongée dans le monde obscur des traqueuses de cybercriminelsGendarmes, policières, magistrate, elles sont une poignée à infiltrer les réseaux cryptés et à s'attaquer au dark Web. Rompues aux technologies numériques, les trentenaires arrivent en renfort et investissent ce territoire fascinant. Ces situations typiques des vacances qui finissent en disputes de couplePendant les vacances d'été, collègues et réveils matinaux vous paraissent bien loin. Votre conjointe, en revanche, peut se révéler un peu trop... présent. Attention, querelles en vue. Venez comme vous êtes» des plages espagnoles promeuvent le mouvement body positivePour dire stop à l'injonction de la minceur sur la plage, le gouvernement Pedro Sánchez a lancé une campagne mettant en vedette des corps de femmes loin des standards de beauté. "Née dans le mauvais corps", la handballeuse Louise Sand annonce être transgenre et arrête sa carrière S'ABONNERFermer S'abonner

Néele 17 juin 1983 à Huntington, dans l’Etat de New York, Jaimie Branch se mit pourtant très tôt à la musique. « Gamine, je voulais tout Accueil Hauts-de-France Valenciennes Alicia, 19 ans, est une femme née dans un corps d’homme. C’est pourquoi elle a décidé d’amorcer sa transition hormonale il y a bientôt six mois. Une décision acceptée par ses amis, ses professeurs mais pas par ses parents. Voulant faire évoluer les choses, elle se livre sans détours sur sa situation. Article réservé aux abonnés Article réservé aux abonnés Pour lire la suite de cet article Abonnez-vous à partir de 1€ à notre offre numérique. Sans engagement de durée. ESSAYER POUR 1€ Vous êtes déjà abonné ou inscrit ? Se connecter L'info en continu 19h08 France Attentat de Karachi deux ex-cadres de la direction des chantiers navals mis en examen 18h44 Hauts-de-France Infographie Covid-19 le recul de l’épidémie se tasse dans les Hauts-de-France mais moins qu’ailleurs 18h26 France Les féminicides en hausse de 20% en 2021 par rapport à 2020 18h01 International Bruxelles une camionnette percute une terrasse et fait six blessés, un suspect arrêté à Anvers 17h43 International Attaque aérienne, danger » le message flippant reçu par des automobilistes suédois Toute l'info en continu > @zeliahxo Simple question mais si tu n'es pas née dans le mauvais corps à la base, pourquoi avoir fait des chirurgies (vu que tu considerais pas ton corps comme mauvais)? Aucun jugement de valeur dans la question” Nano, 20 ans, femme-chat. - NRK P3 Verdens Rikeste Land - YoutubeNano, une Norvégienne de 20 ans, affirme avoir découvert qu'elle était un chat il y a quatre ans. Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube, elle détaille le mode de vie félin qu'elle a décidé d' explique avoir réalisé qu’elle était un chat quand elle avait 16 ans. Cette Norvégienne de 20 ans a depuis adopté des manières "félines". Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube, déjà visionnée plus de fois jeudi, elle se confie sur ce mode de vie pour le moins particulier, rapporte le quotidien britannique The oranges et yeux d’un bleu profond, la jeune femme s’est choisi un look rappelant l’animal qu’elle prétend être fausses oreilles pointues, piercings autour de la bouche évoquant des moustaches, et bien sûr une fausse queue de chat. Pour faire sa toilette, elle a aussi deux gants-pattes de chat faits de fausse fourrure rose, qu'elle frotte contre son visage."J'ai compris que j'étais un chat quand j'avais 16 ans, lorsque les médecins et les psychologues ont découvert quelle était 'la chose' chez moi. A ma naissance, il y avait un défaut génétique", raconte-t-elle. "Née dans la mauvaise espèce"Nano dit être dotée d’une vue et d’une ouïe particulièrement développées, ce qui lui permet de chasser dans le noir, même si elle n'a encore jamais réussi à attraper une souris. Elle affirme détester l’eau et avoir la capacité de communiquer uniquement en la vidéo, une journaliste marchant avec elle dans la gare centrale d’Oslo demande à Nano ce qu’elle peut entendre alors qu’une personne normale ne le pourrait pas. "Des valises roulant sur le sol, des clés cliquetant dans des poches. Des gens ayant de la neige sous leurs chaussures", lui répond-elle. D’un coup, elle émet un sifflement. A cause du chien qui vient de passer à proximité, explique-t-elle. "Je peux mieux voir dans l'obscurité que dans la lumière du jour. Sans aucun problème," quand on lui demande si elle est née dans la mauvaise espèce, elle dit "Oui, née dans la mauvaise espèce.""Je serai chat toute ma vie"Chez elle, Nano préfère ramper sur les mains et les genoux. Elle affirme également pouvoir dormir, en dépit de leur taille, dans l'évier et sur les appuis de fenêtre."Il est évident que je suis un chat quand je commence à ronronner et miauler," explique t-elle. "Et se promener à quatre pattes et des trucs comme ça." Nano et son ami Sven communiquent régulièrement entre eux en miaulant."Il est humain, mais a quelqu'un dans sa tête qui est un chat, et moi je suis née chat", dit jeune femme assure que vivre comme un chat est "épuisant", mais elle ne veut pas vivre comme un être humain. "Mon psychologue m'a dit que je pouvais m'en extraire, mais j'en doute", conclut-elle. "Je pense que je serai chat toute ma vie."
jesuis née dans le mauvais corps en fait j'étais destinée à naître dans un corps, n'importe lequel, qui ne fait pas mal tout le caliss de temps
De notre envoyée spéciale à Chicago Sabrina a sorti les photos de classe de son fils, Ryan, depuis son entrée en maternelle. A 3 ans, c'est un petit garçon blond, aux cheveux très courts et au regard sérieux. Puis les cheveux s'allongent, retenus par une barrette. Les vêtements se féminisent. Sur le cinquième cliché, on voit une jolie fillette aux longues mèches blondes qui porte un chemisier ultra-girly. Ryan a aujourd'hui 11 ans. On la rencontre dans ce petit pavillon de la grande banlieue de Chicago, où ses parents se sont installés pour lui permettre de bénéficier d'une école plus tolérante que celle du quartier ouvrier où ils habitaient jusque-là. Dans cette salle de jeux remplie de poupées, de peluches et de bijoux, c'est une préado bien dans sa peau, potelée et volubile, qui adore les bracelets brésiliens et les soirées pyjamas avec ses copines. Elle dit juste qu'elle se sent comme "une fille dans son coeur et un garçon dans sa tête". Pour ses parents, Ryan est une "tomgirl", une fille manquée, comme il existe des "tomboys", des garçons manqués, insiste Sabrina, qui considère que leur enfant se situe dans "une zone grise" Aujourd'hui, elle se comporte en fille, mais, contrairement aux enfants transgenres, elle ne rejette pas son sexe. On l'aime et on la soutiendra, quoi qu'elle choisisse. Mais personne ne sait comment elle évoluera."Ryan est suivie au Lurie Children's Hospital, le grand hôpital pédiatrique de Chicago, au sein du service spécialisé "dans le genre et la sexualité" créé il y a un an par le docteur Robert Garofalo. Sa clinique, la quatrième de ce type aux Etats-Unis et la première du Midwest, prend en charge soixante-quinze enfants qui, comme Ryan, présentent une "dysphorie du genre", le terme utilisé aux Etats-Unis pour parler de ceux qui ne se sentent pas en adéquation avec leur sexe de naissance. Un petit garçon qui aime porter des robes De jeunes garçons qui se comportent comme des petites filles, des petites filles qui veulent vivre comme des garçons et, entre les deux, toute une palette de nuances. Le plus jeune a 4 ans. C'est un petit garçon d'origine hispanique qui aime porter des robes, terriblement malheureux depuis que son père lui a coupé les cheveux. Un autre, à 13 ans, hésite sur son identité un jour il se sent fille, le lendemain, garçon. Et pourquoi pas ? Nous leur disons que ce n'est pas grave, affirme le docteur Scott Leibowitz, pédopsychiatre. Nous leur expliquons qu'ils peuvent être qui ils veulent, et que cela ne doit surtout pas affecter les autres aspects de leur vie." Ici, on considère le genre comme un spectre large, une entité "fluide", qui évolue dans le temps, et ne se laisse réduire à aucune case... Notre monde nous enferme dans des concepts binaires. Il faut être un homme ou une femme, un mâle ou une femelle. Mais de nombreux enfants n'entrent pas dans ces cases. Cela met les gens mal à l'aise, mais c'est comme ça".Dans l'équipe du "docteur G.", comme l'appellent affectueusement ses patients, un pédiatre, une assistante sociale, un endocrinologue, un pédopsychiatre et une psychologue proposent une approche pluridisciplinaire, avec toujours, en toile de fond, une immense bienveillance. Evidemment, vue des Etats-Unis, la polémique française sur le genre paraît complètement désuète. N'en déplaise à ceux qui s'indignent qu'on puisse simplement questionner la frontière entre les sexes et refusent qu'on diffuse dans les écoles - et même à la télévision ! - un film comme "Tomboy", portrait sensible d'une petite fille garçon manqué, cette approche psychorigide est totalement hors de propos. Quel prénom ? Quelles toilettes ? Voilà plusieurs années qu'aux Etats-Unis, mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, en Argentine ou encore au Canada, la question des enfants transgenres se pose dans les écoles, les lycées et les universités, entraînant mille débats. Qu'est-ce qui caractérise un garçon, qu'est-ce qu'une petite fille ? Jusqu'où faut-il encourager la détermination des enfants ? Doit-on les appeler par le prénom qu'ils se sont choisi, alors que l'état civil refuse de leur donner raison ? Et enfin, question qui pourrait - à tort - passer pour dérisoire quelles toilettes ces enfants doivent-ils utiliser à l'école ? "M'autoriser à aller chez les garçons, c'est me reconnaître pour ce que je suis", dit Sade, 15 ans, adolescent aux cheveux ras et au visage fermé, bouleversé d'avoir reçu un avertissement pour avoir utilisé les sanitaires des garçons dans son lycée. On lui a proposé des toilettes "neutres", dont il fallait demander la clé. "C'était trop ostentatoire. Je ne veux pas attirer l'attention sur moi de cette manière." La petite Ryan aussi s'est vu refuser l'accès aux lavabos des filles. "C'est le côté puritain des Américains, s'enflamme son père. Mais de quoi peuvent-ils bien avoir peur ?" Le docteur G. intervient souvent dans les établissements scolaires, pour expliquer, rassurer, dédramatiser. "L'idée, c'est d'avoir une approche globale avec l'enfant bien sûr, mais aussi toute la famille, et l'école. C'est tout le système dans lequel vivent ces enfants qu'il faut prendre en compte, explique-t-il. Pour les parents, c'est une souffrance inimaginable d'élever un enfant transgenre..." Dépression, drogue, suicide... Extraverti et chaleureux, ce médecin spécialiste de la lutte contre le sida est terriblement ému quand il évoque le sujet il en a tant rencontré de ces jeunes transgenres rejetés par leur famille, confrontés à la dépression, la drogue, la prostitution, le suicide et l'automutilation. "J'en avais assez de soigner des ados transgenres malades du sida." C'est pourquoi il a créé cette clinique qui accueille les patients dès 3 ans, afin de "les traiter comme des enfants, et de tout mettre en oeuvre pour leur permettre de grandir dans un environnement sûr". Le centre, installé dans de vastes locaux au deuxième étage du plus prestigieux hôpital pédiatrique de Chicago, financé par deux figures de l'establishment - elles-mêmes adultes transgenres -, n'a rien d'une obscure officine "J'ai expliqué que d'ici cinq à dix ans il y aurait des centres comme celui-là dans tous les hôpitaux. L'hôpital a parfaitement compris l'intérêt d'être pionnier", explique Bob Garofalo, dont la clinique devrait avoir doublé de taille dans deux ans. En Argentine, Manuel, 6 ans, est officiellement devenu Luana. Une première, pour un enfant si jeune. REUTERS/Stringer Combien de jeunes sont concernés ? Aucune étude ne porte spécifiquement sur les enfants. Une enquête menée à San Francisco il y a deux ans évalue à près de 2% la proportion de lycéens et à 1% celle d'étudiants qui se définissent comme transgenres ou se disent concernés par des troubles du genre. Une autre, menée à Montréal, affiche des taux plus importants. Mais ne pas cerner l'ampleur du sujet autorise-t-il pour autant à le passer sous silence, encourageant les fantasmes mais interdisant toute prise en charge ? Invisibilité totale en France "En France, c'est le néant, soupire Julie Mazens, cofondatrice du site TXY Libre d'être n'a aucune donnée, car chez nous tous ces enfants sont contraints à une totale invisibilité." Et quand un pédopsychiatre accepte un patient, en toute discrétion, c'est souvent avec l'idée, largement imprégnée de psychanalyse, de le guérir. Rien de tel aux Etats-Unis, où la plupart des médecins, comme le docteur Garofalo, refusent de considérer la "dysphorie du genre" comme une maladie. Ici, on ne "soigne" pas, on accompagne "Il ne viendrait plus à l'idée de quiconque de soigner l'homosexualité", explique le médecin. En 2012, l'Association américaine de Psychiatrie a sorti les "troubles de l'identité du genre" de la liste des maladies mentales. Des mouvements d'étudiants, parmi les plus radicaux, exigent même la reconnaissance d'un troisième pronom personnel, ze, à côté de he "il" et she "elle" ! Tout de même, on s'interroge. Que des adultes décident de changer d'identité, soit. Mais est-il raisonnable de prendre en charge le désir d'enfants si petits ? Que peut savoir un enfant de 4 ans de son identité ? La formation du genre est précisément une question pédiatrique, rétorque Robert Garofalo. Il ne se construit pas à l'âge adulte, ni même à l'adolescence, mais à 3, 4, 5 ans."A 2 ans déjà, Ryan flashait sur le rose et les paillettes et se déguisait en Blanche-Neige. Son pyjama sur la tête en guise de longue chevelure, il chantait "Un jour mon prince viendra". Plus tard, quand leur entourage a taxé les parents de complaisance, ils ont ôté tous les jouets de fille de la chambre de leur enfant. "On me disait que je ne passais pas assez de temps avec lui", raconte Chris, le père, qui l'emmène alors jouer au football américain "Peine perdue ! Ryan dansait sur la pelouse au lieu d'attraper la balle." Les parents sont-ils responsables ? Les parents sont-ils responsables de ces "troubles" ? "Les psychiatres me renvoyaient une image qui ne nous correspondait pas, dit Sabrina. Je ne suis pas dominatrice. Mon mari n'est pas effacé. Et non, je n'ai jamais rêvé d'avoir une fille." Des médecins leur parlent d'une clinique réputée au Canada, qui pourrait peut-être "guérir" leur enfant. La liste d'attente est longue. Ils hésitent, puis laissent tomber. La rencontre avec le docteur G. a été une délivrance "Ryan n'est pas malade. Pourquoi ne pas la laisser explorer son identité ?" Contrairement à une idée reçue, la plupart des enfants avec des dysphories du genre ne deviennent pas des adultes transsexuels... Ni d'ailleurs des homosexuels Ce sont deux sujets différents. Certaines personnes ne sont pas nées dans le bon corps, et cela n'a rien à voir avec l'attirance qu'elles peuvent avoir pour l'un ou l'autre sexe, insiste le docteur Leibowitz. Dans les groupes de parole, les parents veulent savoir comment leur enfant va évoluer. Mais personne ne peut le prédire." Mais faut-il céder aux demandes d'un jeune enfant, au risque de l'influencer ? Le docteur Lisa Simmons, spécialiste de l'adolescence, ne nie pas la difficulté. Tout, pour elle, réside dans la finesse du diagnostic "Une dysphorie du genre, pour être avérée, doit répondre à trois critères, explique-t-elle. Un elle doit être persistante. Deux constante. Trois insistante." A partir de là seulement le patient entrera dans un processus de "transition" vers l'autre sexe, comme disent les transsexuels. Comment faire qu'elle s'accomplisse au mieux ? Là encore les experts sont rares, et la littérature, bien maigre. Il s'agit plutôt de codes de bonne conduite, établis par les rares médecins qui s'intéressent au sujet. La "transition sociale" La première phase n'est pas médicale ; c'est ce que les médecins appellent la "transition sociale" permettre à l'enfant de s'habiller comme il veut, de changer de nom pour ses proches s'il le souhaite. Quand, à 7 ans, Ryan a demandé à se déguiser en princesse pour la soirée d'Halloween, Sabrina, qui avait déjà cédé sur les robes à la maison, a décidé qu'il était temps de cesser de lutter contre l'évidence et de la laisser vivre sa vie. "Quel mal y a-t-il à ça, après tout ? L'essentiel, c'est qu'elle soit bien dans sa peau." Deuxième étape, à l'entrée de l'adolescence le traitement qui va bloquer la puberté. Très controversés - notamment en France -, ces inhibiteurs peuvent être administrés aux Etats-Unis dès 12-13 ans sur simple consentement écrit du patient. Avantage ils n'entraînent pas, selon ces médecins, d'effets irréversibles ; si l'enfant suspend son traitement, la puberté reprendra son cours. "C'est une manière d'appuyer sur le bouton pause", explique le docteur G., qui préconise d'administrer le traitement de façon précoce, avant l'apparition des premiers signes de la puberté, souvent très douloureusement vécus par les enfants transgenres. Troisième étape à 15 ans, Ryan devra faire un choix. Redevenir un garçon ou prendre des hormones qui lui permettront d'amorcer sa transformation en femme. "On n'en est pas encore là, dit Sabrina. Chaque chose en son temps." Ce corps qui trahit Cette troisième étape, lourde de conséquences, Sade, le garçon manqué qui ne supporte plus ce corps qui le trahit, s'apprête à la franchir. Avant d'entreprendre son traitement, il a rencontré par trois fois un psychologue à la clinique. Est-ce assez ? Ce n'est pas un problème mental. Quand tu sais qui tu es, tu n'as pas besoin de psy", rétorque-t-il, avec le ton tranchant de ses 15 11 ans, Sade a d'abord cru être lesbienne. En fouillant sur internet, elle découvre que c'est plus compliqué. "Pour les gens comme nous, le web a tout changé. J'ai découvert ce qu'était la dysphorie du genre, dont je n'avais jamais entendu parler. Et surtout que je n'étais pas seule." Sa rencontre avec le docteur G. a été une seconde naissance "Je n'osais pas y croire. Pour la première fois, on me comprenait d'emblée et je n'avais pas à tout expliquer." Sade se comporte en garçon, exige que ses parents le traitent comme tel et les foudroie du regard quand ils se trompent. Mais de temps en temps, il/elle ne s'interdit pas de mettre du vernis à ongles... L'opération pas un passage obligé Comme de nombreux transgenres, Sade se définit comme un être "neutre", qui refuse d'"entrer dans une boîte" et veut "juste" être lui-même. Ses parents sont tombés des nues quand leur enfant leur a avoué qu'il cachait ses seins sous des bandages. Aujourd'hui, ils soutiennent Sade de leur mieux, même si la rapidité de sa décision et le coût des traitements qui ne sont pas pris en charge par leur assurance les effraient dollars pour les tests hormonaux, dollars pour les injections, sans parler des consultations. "On ne sait pas très bien combien cela va finir par coûter, mais ça peut vite devenir un problème, murmure Tom, le père. Je voudrais qu'on puisse gagner du temps. Sade est si jeune. Et s'il changeait d'avis ?" Ne rien commettre d'irréversible. C'est l'obsession de tous les parents, avant l'ultime étape la chirurgie. Sade ne l'envisage pas pour l'instant. Pour Ryan, il est bien trop tôt pour y penser. Le docteur Garofalo est d'ailleurs loin d'être un prosélyte du bistouri. "La chirurgie n'est pas du tout une étape obligée. De nombreux adultes transgenres sont parfaitement à l'aise avec leur corps et ne ressentent ni le besoin ni l'envie d'être opérés." Un jour, des parents lui ont demandé d'opérer leur fils de 9 ans ! "Ils prétendaient que si je ne lui créais pas un vagin, il allait se suicider. J'ai répondu qu'il n'en était pas question. Je ne suis pas fou !" Quelquefois, pourtant, ce choix aussi radical que rarissime est vital. Ce sexe qui lui fait horreur A 14 ans, Amya attend comme une libération l'opération qui la délivrera de ce sexe de garçon qui lui fait horreur "Il faut que ça parte, le plus vite possible", dit cette jolie Black qui rêve de devenir mannequin. Elle devra attendre sa majorité, mais sa volonté semble inébranlable. Quand elle est née, Amya s'appelait Ariel un petit garçon qui voulait toujours imiter sa soeur jumelle et rêvait de devenir pom-pom girl au lieu de jouer au foot. L'ado raconte une enfance solitaire, les brimades, une angoisse sourde et mystérieuse. Ses résultats scolaires s'en ressentent. Il redouble. A 11 ans, Ariel avoue à sa mère qu'il aime un garçon. Convaincue depuis longtemps que son fils est gay, elle le rassure "Ce n'est pas grave." Mais, pour le père d'Ariel, c'est trop violent. "Il a dit que notre fils était trop jeune, qu'il n'était pas question d'en discuter." Convaincu d'être une fille, Ariel décide cependant de ne plus jamais parler de son "problème" "Je voulais que ma famille soit heureuse." Ses parents se séparent, puis se remarient deux ans plus tard. Le jour de la noce, Ariel, 13 ans, qui aurait tant voulu mettre une jolie robe, s'isole et pleure toutes les larmes de son corps. Pour sa mère, c'est le déclic. "J'ai réalisé combien mon bébé allait mal." Elle finit par consulter. Le verdict tombe, catégorique "Ariel n'est pas né dans le bon corps." A 13 ans, Ariel est devenu Amya, au moins pour ses proches. Visiblement, ses années de souffrance ont laissé des traces. Elle a peu d'amies, rêve de déménager. Elle voudrait tant pouvoir prendre un nouveau départ... "Si seulement j'avais su plus tôt, soupire sa mère, les larmes aux yeux. Cela me brise le coeur de penser qu'elle a été si seule." C'est pourquoi elle témoigne à visage découvert, avec sa fille Il n'y a pas de honte. Il faut au contraire en parler. Aucun enfant ne doit avoir à cacher ce qu'il est, à souffrir juste à cause d'un préjugé ou de l'ignorance."Trente ans après les bouleversements entraînés par la révolution arc-en-ciel et la reconnaissance des gays, un nouveau tabou est en train de se briser la question transgenre est désormais débattue sans hystérie dans la presse et à la télévision américaines. Signe des temps depuis le 13 février dernier, Facebook a introduit l'option "transsexuel" et "intersexuel", dans ses choix de genre. Catalog For You; Le Télégramme - Morlaix « Je suis née dans le mauvais corps » 2019-01-10 - . La handballeu­se et ancienne Brestoise Louise Sand, qui vient de mettre un terme à sa carrière en quittant le club de Fleury (LFH), a expliqué son choix dans un
Les personnes qui ont rencontré Linda Coquillat-Coves avant 2012 l’ont connue sous son nom de naissance Xavier Coves, capitaine de l’Armée de l’air. Mais pendant quarante-trois ans et aussi loin que je m’en souvienne », Xavier a enfoui au plus profond de lui ce qu’il était vraiment transsexuel. Entrée dans l’armée en 1989 J’avais le sentiment très profond de ne pas être née dans le bon corps, raconte Linda qui, depuis trois ans, vit en femme tout le temps. Au départ, je le refoulais. Je considérais que c’était honteux. Et je me suis vite rendu compte que ça serait incompatible avec ma passion l’aviation. » Du coup, Xavier se transforme en l’archétype du petit garçon bagarreur, judoka et féru d’avions. Jeune adulte, une mauvaise expérience avec un homme lui permet de refouler ce sentiment un peu plus. En 1989, Xavier intègre l’armée et devient navigateur de transport à bord d’un C130 sur la base de Bricy, dans le Loiret. En première ligne, il participe à d’importants conflits, depuis la Guerre du Golfe jusqu’au Mali, en passant par l’Afghanistan. Avec sa femme et ses trois enfants dans ses bagages, il part commander l’escale aérienne et maritime de Guyane, avant de rentrer en métropole, en 2007. Je me suis marié, j’ai eu trois enfants. J’étais amoureux, confie Linda. Mais quand on refoule quelque chose, ça nous rattrape. À chacune des grossesses de ma femme, je dormais ventre contre ventre pour avoir l’impression d’être enceinte moi-même. » Mes enfants m’appellent “papa” et je ne veux pas que ça change » Après quinze ans et beaucoup de lassitude à la fin, le couple se sépare et Xavier décide enfin de vivre pour lui. Pour elle. Linda dévoile à sa famille sa transsexualité. Si je l’avais fait quand j’étais jeune, ça ne serait pas bien passé auprès de mon entourage. J’ai attendu qu’ils soient prêts à l’accepter. Pour mes parents, ça n’a pas été facile mais ils m’aiment et ce sont des gens intelligents, alors ils ont compris. Avec mes enfants aussi, aujourd’hui, on a trouvé un équilibre, ça se passe très bien. Certaines personnes ont encore du mal à m’appeler Linda. Mes enfants m’appellent “papa” et je ne veux pas que ça change. » Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d'activités dans votre région. Lorsque Xavier rencontre Pierre, à Orléans, en 2012, il pense trouver un substitut grâce à l’homosexualité. Très vite il se rend compte que ça ne suffira pas et qu’il va aller au bout de la démarche en changeant de sexe. Pierre l’accepte. Je lui ai dit “tu m’as connu garçon, je vais devenir femme”. » Un mariage en garçons » À ce moment-là, Xavier est toujours dans l’armée. Le protocole pour sa transformation physique ne passe pas inaperçu lors des visites médicales. J’ai annoncé à l’état-major ma transsexualité. Ils ont dit que ça ne leur posait pas de problème mais qu’ils ne pouvaient pas me faire courir le risque de voyager dans des pays où l’homosexualité est passible de prison ou de peine de mort. Alors j’ai encore un peu retardé ma vie de femme. » Tout de même, Xavier épouse Pierre, juste au moment du mariage pour tous Un mariage en garçons. » Pour lui, ce n’est pas pour faire passer un message mais plutôt pour protéger son mari. Avec mon équipage, on était à l’avant, lors des missions, poursuit Linda. Il y avait un risque, calculé mais existant, que je ne revienne pas. Dans ce cas, tous les conjoints auraient eu des indemnités, mais pas Pierre. » C’est ce dernier, originaire du Sancerrois, qui a fait découvrir la région à Linda. On venait régulièrement et on a eu envie de s’y installer. Au départ, on envisageait de monter des chambres d’hôtes et peut-être un café-théâtre et c’est en discutant avec Alexandr et Anastasia, nos futurs associés, que l’idée du Cabaret sancerrois est née. » Je suis à l’aise dans mes baskets et je le serai plus après l’opération » Depuis, de nombreuses représentations ont eu lieu à Menetou-Râtel, où le couple a été très vite accepté. Le travail de l’Éducation nationale et des médias pour faire accepter les différences et leurs richesses a porté ses fruits. Peut-être que le cabaret a aidé on nous a plus pris pour des extraterrestres parce qu’on voulait monter un cabaret que parce que Pierre et Xavier sont devenus Pierre et Linda?! » Des professionnels se sont unis pour ouvrir le Cabaret sancerrois au mois de mai Aujourd’hui, l’équipe du Cabaret sancerrois travaille sur le nouveau spectacle. D’ici deux ans, on aimerait construire notre propre salle de spectacle. On a déjà des pistes pour le terrain car on aimerait rester à Menetou-Râtel. On voudrait créer une salle dédiée à la culture. Pour du music-hall mais pourquoi pas, aussi, pour du théâtre, de la musique… » En plus de sa nouvelle carrière, Linda mène un autre projet son opération pour changer définitivement de sexe. La démarche est en cours, je viens d’avoir l’accord. Mais pour l’opération, il y a deux ans de délai. J’ai été vue par quatre psychologues, c’est très long. Déjà, maintenant, je vais pouvoir entamer les démarches administratives. Faire changer ma carte d’identité et avoir un numéro de sécurité sociale qui commence par un 2. Je suis à l’aise dans mes baskets et je le serai encore plus après l’opération. » Bio express. 13 février 1969. Naissance à Strasbourg. 1989. Entrée dans l’armée de l’air. 2007. Début du protocole pour changer de sexe. 2012. Mariage avec Pierre Coquillat. 2014. Départ de l’armée. 2016. Début des démarches administratives pour changer de sexe. Chloé Gherardi
YiEBsgz.
  • 0r9715yy2c.pages.dev/166
  • 0r9715yy2c.pages.dev/81
  • 0r9715yy2c.pages.dev/7
  • 0r9715yy2c.pages.dev/281
  • 0r9715yy2c.pages.dev/229
  • 0r9715yy2c.pages.dev/368
  • 0r9715yy2c.pages.dev/209
  • 0r9715yy2c.pages.dev/108
  • 0r9715yy2c.pages.dev/303
  • je suis nĂ©e dans le mauvais corps