Arnoen concert à Reims en 2010 - François Nascimbeni - AFP. La Vérité, premier morceau de l'album testamentaire d' Arno, enregistré et bouclé juste avant sa mort par le crooner belge, a été dévoilé ce mercredi sur les plateformes musicales. "Je veux me marier avec le vent", chante Arno dès les premières mesures de cette chanson deLe chanteur Arno explique l'envers du décor de sa chanson à succès "Dans les Yeux de ma mère". L'histoire secrète des chansons qui ont été les plus grands succès de la variété française, confiée par les chanteurs eux-mêmes à André Manoukian. nous contacter aide et contact contactez-nous par téléphone, courrier, email ou facebook. du lundi au vendredi de 09h00 à 18h00. Télécharger l'application France tv
Ma mère, elle a quelque chose Quelque chose de dangereuse Quelque chose d′une allumeuse Quelque chose d'une emmerdeuse Elle a des yeux qui tuent Mais j′aime ses mains sur mon corps Et j'aime l'odeur au-dessous de ses bras Oh oui, je suis comme ça Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière L′amour je trouve ça toujours Dans les yeux de ma mère Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière Ma mère elle m′écoute toujours Quand je suis dans la merde Elle sait quand je suis con et faible Et quand je suis bourré comme une baleine C'est elle qui sait que mes pieds puent C′est elle qui sait comment j'suis nu Mais quand je suis malade Elle est la reine du suppositoire Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière L′amour je trouve ça toujours Dans les yeux de ma mère Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière, yeah Ma mère, elle a quelque chose Quelque chose de dangereuse Quelque chose d'une allumeuse Quelque chose d′une emmerdeuse Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière Dans les yeux de ma mère Il y a toujours une lumière Dans les yeux de ma mère Writers Arno Hintjens, Adriano Cominotto, Piet Jorens Lyrics powered by
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Ma mère elle a quelque choseQuelque chose dangereuseQuelque chose d'une allumeuseQuelque chose d'une emmerdeuseElle a des yeux qui tuentMais j'aime ses mains sur mon corpsJ'aime l'odeur au-dessous de ses brasOui je suis comme çaDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreL'amour je trouve ça toujoursDans les yeux de ma mèreDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreMa mère elle m'écoute toujoursQuand je suis dans la merdeElle sait quand je suis con et faibleEt quand je suis bourré comme une baleineC'est elle qui sait que mes pieds puentC'est elle qui sait comment j'suis nuMais quand je suis maladeElle est la reine du suppositoireDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreL'amour je trouve ça toujoursDans les yeux de ma mèreDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreMa mère a quelque choseQuelque chose dangereuseQuelque chose d'une allumeuseQuelque chose d'une emmerdeuseDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreDans les yeux de ma mèreIl y a toujours une lumièreDans les yeux de ma mèreHow to Format LyricsType out all lyrics, even repeating song parts like the chorusLyrics should be broken down into individual linesUse section headers above different song parts like [Verse], [Chorus], italics lyric and bold lyric to distinguish between different vocalists in the same song partIf you don’t understand a lyric, use [?]To learn more, check out our transcription guide or visit our transcribers forum
Pour Nabil Ben Yadir, une chanson inspirante : Dans les yeux de ma mère d’Arno, un chanteur qui avait d’ailleurs participé à la B.O. des Barons, aux côtés d’IAM. Un texte qui résonne particulièrement avec son parcours, où sa mère a été un moteur, une des personnes à l’avoir poussé à réaliser ses rêves. C’est d’ailleurs avec elle, qu’il surnomme « son premierArno - Les Yeux De Ma Mère live op FM Brussel Maman est vivante. Encore pour combien de temps ? Déjà plusieurs heures qu’elle est sur le billard. Le chirurgien, très honnête, m’a prévenu que c’était une opération difficile. Ils interviennent pour retirer l’hématome et relâcher la pression sur le cerveau. Elle a eu un AVC. Je n’ai pas tout compris des termes techniques. Plus qu'à attendre et espérer. Une terrible attente. Sortira-t-elle vivante du bloc?Assis sur le banc du square, je fume en regardant le sol. Bouffé par la culpabilité. Celle d’un fils indigne et, pour corser le tout, unique. Depuis la mort de mon père, je suis sa seule famille. Ses quelques cousins sont encore vivants au pays. Elle ne les voit plus. Si longtemps qu’elle a rompu avec ses racines. A plusieurs reprises, je l’ai surprise l’œil dans le vague. Sans doute retournée dans ses premiers pas. Étrange que nous n’y soyons pas allés ensemble. Ne serait-ce qu’une fois. Cette idée déplaisait à Papa. Comme s’il avait voulu qu’elle efface son passé pour devenir entièrement française. Jamais je n’en ai parlé avec lui. Mais elle était plus têtue que après cinquante de vie en France, elle parlait et écrivait très mal le français. Juste le strict minimum. Avec un accent qui me faisait honte quand elle venait me chercher à l’école. La pire de tous les parents binationaux. Malgré les coups de gueule de mon père, elle continuait de me parler avec sa langue natale. Pourquoi cet entêtement? Elle savait pertinemment qu’elle n’y retournerait plus jamais. Sa place déjà prête dans le caveau familial. Toutes ses attitudes, surtout son rapport à sa langue, portait à croire elle se sentait plus de l’autre côté de la mer que d’ici. Ma patrie c’est d’abord vous deux. Le reste c’est que des papiers. Pas la vie. ». Quand elle disait ça, Papa se mettait en rogne. Il aurait tant voulu qu’elle renonce à son autre nationalité. Le drapeau français et la nation étaient si importants pour lui. Héritage indestructible de mon grand-père m’avait légué sa passion de nos trois couleurs et de la nation. Depuis le 7 janvier, le drapeau n’a pas bougé au-dessus de ma porte d’entrée. Quelle joie pour Papa le jour où je lui annonçais mon engagement dans les paras. Un rêve de jeunesse qu’il ne put réaliser à cause de sa myopie. Chaque fois que je rentrais de perm, il était fou de joie. Toute sa famille débarquant pour me voir en uniforme. Ma mère aussi très heureuse, de me serrer contre elle. Au bout de cinq ans, je décrochais. Envie de m’adonner à mon autre passion la menuiserie. Papa était déçu. Il aurait tant voulu voir fleurir de nombreux galons sur mes épaules. Maman était vite, je m’installai à mon compte dans le Sud de la France. Ils venaient souvent me voir. Maman très fière de me voir bosser dans mon atelier. Après la mort de Papa, c’est moi qui montais. Au début, c’était une fois par mois. Maman était un peu perdue. C’était Papa qui gérait tout sur le plan administratif. Je l’ai beaucoup aidée les premiers temps. Puis, au fil du temps, plus qu’une visite chaque trimestre. J’avais proposé à Maman de venir s’installer chez moi. Elle refusa. Préférant rester chez elle. Pas loin de ces amis venus natifs du même pays qu’elle. Revenue à ses Papa était vivant, il faisait en sorte qu’elle ne les fréquente pas. Raciste? Je ne crois pas. S’il l’avait été, pourquoi aurait-il épousé une étrangère ? En plus, tous les deux très amoureux l'un de l'autre. Des gosses de 80 balais se prenant la main dans la rue. Une engueulade et une réconciliation par jour. En fait, très vieille France, Papa voulait que tous les étrangers vivants sur le territoire national s’assimilent et coupent avec leurs racines. Surtout pour son épouse. Conciliante, elle mit un mouchoir sur ses origines. Jusqu’à sa doute pour ça que je m’étais éloigné d’elle. Très agacé de son comportement. J’avais l’impression qu’elle souillait la mémoire de Papa. Même un peu notre nation. Et notre Marianne qui, comme disait Papa, lui avait ouvert les bras pour la serrer contre sa poitrine républicaine. Impossible pour moi de supporter l’intrusion de tous ces étrangers chez nous. Ils venaient boire le thé dans notre salon, sous le portrait du Général de Gaulle. Le seul homme politique pour lequel Papa avait du respect. Face au Général, sa photo à lui devant l’entreprise de transports qu’il avait créée. Sa nation, sa famille, sa boîte. L’existence de Papa résumée en trois mots. Toujours su que la nation passait avant tout le reste. Même s’il adorait sa gosse ni femme, moi c’est plutôt ma nation et ma menuiserie. Meilleur ouvrier de France, je ne manque pas de clients. Certains ne mégotant pas sur les kms pour que je leur confectionne le meuble de leurs rêves ou en restaure un. Pour le reste, je vis en bon voisinage. Quelques amis dont beaucoup de chasseurs. Au village, je suis adjoint à la sécurité. Parfois obligé de reprendre du service pour mettre au pas des gens du voyage ou des jeunes venus de la ville d’à côté. La déchéance de nationalité c'est trop gentil. Faut foutre dehors tous ceux qui ne respectent pas notre nation. Nettoyer la vieux du village, très réticents à la venue du gars de la ville, ont fini par m’adopter. Mon gars, on est vraiment d’ici qu’au cimetière.». Même s’ils m’aiment beaucoup, je sais que je serai toujours un étranger. Un d'ailleurs, pas de la vallée. Mais tout se passait très bien. Jamais je ne me posais de question sur ma légitimité au village de souche ou de la ville? Avant d’apprendre pour électrochoc. J’ai sauté dans le premier avion en espérant qu’elle survive. Jamais je n’aurais pu penser que ça me touche autant. Faut toujours être près à défendre ta nation, fils.». Disparu le dur à cuir, le para, le jeune homme dévorant les paroles de son père. Juste la douleur d’un gosse, à l’étroit dans un corps essoré par la tristesse. Pourquoi l’avoir abandonnée? Croyais –je qu’elle était immortelle? Tout le temps pour parler, rattraper le temps perdu. On verra demain… Jusqu’au jour ou demain est suspendu à un bistouri. Chaque seconde peut-être la dernière. Mon Smartphone serré dans ma que cette scène me soit remontée en mémoire. Très mauvais à l’école, j’avais tout occulté de mes années scolaires. Je m’étais emmerdé, doublé de la souffrance du cancre. Rêvant déjà de porter l’uniforme. Un parcours très court s’arrêtant donc en troisième. L’année ou un élève, l’intello de service comme on l’avait surnommé, proposa de faire un exposé sur Albert Camus. Le seul évidemment à l’avoir lu dans la classe. Une vraie tronche ce toujours, quand il ramenait sa science, je faisais des conneries ou bavardais. Prévoyante, la prof m’avait installé au fond, tout seul. Mon nez collé à la vitre, je partais avec chaque voiture sur la nationale. Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère.». Cette phrase m’avait sorti de mes voyages immobiles. Je trouvais complètement con de mélanger les deux. Ça n’avait rien à voir. En plus, on pouvait aimer les deux. Je balançais ma réflexion à la classe. La prof m’engueula parce que je n’avais pas levé la main. Ma réaction généra une mini polémique qui continua dans la cour. Le fameux entre ceci ou cela, qu’est-ce que tu préfères ?» de toutes les cours de récré. Visiblement, la question continue chez les adultes. Choisir c’est gagner et perdre. Se créer des amis et des je sais que cet auteur, dont je n’ai rien lu, avait raison. D’abord contre mon père qui mettait toujours la nation avant tout le reste. Puis, contre moi, qui suivit le même chemin sans interrogations. Juste pour ressembler à Papa, surtout ne pas le décevoir. Toutes mes certitudes désormais en miettes. Désolé Papa, je préfère Maman à la nation. A quoi me servira un drapeau, la Marseillaise, si, tout à l’heure, je la trouve morte ? Pas eux qui la ressusciteront. Même si tout ça c’est très important pour moi, je viens de comprendre que c'est beaucoup moins essentiel que Maman. Je donnerai ma nation et tous les drapeaux de ce pays pour la retrouver vivante. Même ton portrait du Général. Juste pour la prendre dans mes bras. M’éclairer à la lumière de ses yeux. Me laisse pas portable vibre. Le médecin me dit qu’il faut que j’attende sa sortie de la salle de réveil. L'opération s'est très bien déroulée. Je rallume une clope. Fou de joie. Comment lui faire plaisir? Après avoir fait plusieurs kiosques, je réussis à dégoter le New York Times. Pas un jour sans qu’elle ne le lise. Rivée aussi en permanence aux chaînes américaines et anglaises. Elle se marrait souvent devant les comiques américains. Les racines de son rire restées outre-Atlantique. Plus américaine que française?Surtout fiction inspirée d’un propos d'Albert Camus sorti de son contexte et instrumentalisé. La vraie phrase est En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère.».Pour plus de précisions sur ce propos déformé, lire le très beau papier de Philippe Lançon, dans Libération.EZGNOK.